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Massif Central – 7/2011

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Jeudi 21 juillet 2011

Poutès (43) - Cellier-du-Luc (07)


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Ce matin, une partie de la vallée est dans la brume, mais on sent que le soleil va vite prendre le dessus. Les masses de brume se déplacent en allant vers le haut. De temps en temps, le soleil éclaire la montagne de l'autre côté de la vallée. À peine partis, nous nous arrêtons pour faire des photos tellement nous sommes subjugués par le paysage offert par la retenue d'eau qui tapisse le fond de la vallée. Il fait encore frais et comme nous descendons jusqu'à Pont d'Alleyras, il faut rester couvert.

À Gourlong, le petit hameau situé juste avant Pont D'Alleyras, nous faisons une pause pour admirer le petit pont de la voie ferrée au-dessus du ruisseau de Gourlong. Marie-Claire en profite pour photographier les fleurs du fossé en bord de route. En arrivant à Pont d'Alleyras, nous avons la surprise de découvrir des mannequins à taille humaine qui décorent les coins de rue. On en profite pour se photographier devant l'effigie d'un gardien de troupeau dont la poche a du mal à cacher un téléphone portable géant. Continuant notre route, nous traversons le ruisseau de Malaval et nous entamons la montée vers Alleyras. Un peu plus loin, on trouve un groupe de trois mannequins, représentant le Petit Chaperon Rouge, Mère-Grand et le Loup. La route serpente en remontant la vallée du ruisseau de Malaval. À Alleyras, il y a encore un mannequin. Celui-ci porte une coquille sans doute pour représenter les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle.

 


image d'un voyageEn continuant notre route au-dessus du village, la vue se dégage. Dans une épingle à cheveux, on accède à un promontoire qui domine la vallée. Il y a là un ancien pressoir et une table d'orientation a été installée. On domine la vallée des deux côtés car l'Allier fait ici une boucle. La table d'orientation est en ardoise gravée très finement par un artiste local. De là, on distingue très bien les méandres de la rivière, suivis par la voie ferrée. D'en haut, on voit un train passer, plein de touristes penchés aux fenêtres, appareil photo à la main, aveuglés par la beauté de ce qu'ils découvrent à chaque sortie de tunnel.

Nous reprenons notre route qui continue à monter. Marie-Claire soudain s'arrête en me disant qu'elle a vu arriver le train bleu à deux wagons que je n'ai pas réussi à prendre en photo tout à l'heure. S'en suit une course contre la montre dans la forêt pour que j'arrive à temps à découvert afin de faire la photo. J'y suis arrivé, mais je n'ai pas eu le temps de zoomer pour l'avoir de plus près.

Un peu avant Anglard, nous découvrons un tapis de framboisiers sur le talus à gauche de la route. En quelques minutes, nous cueillons de quoi nous régaler. Les framboises sont mûres à point. Nous poursuivons notre route qui suit la vallée de l'Allier de plus ou moins loin, en haut de la montagne, dans les arbres et les prairies. Nous sommes seuls. Il n'y a pas de circulation et c'est bien agréable. Régulièrement, nous profitons de la vue sur les montagnes et la vallée. À partir du village des Souils, nous entamons une grande descente très pentue sur la vallée de l'Allier. C'est un vrai toboggan jusqu'à Chapeauroux. Nous faisons malgré tout une halte lorsque nous sommes au-dessus de la ville pour mémoriser la vue extraordinaire.

 


image d'un voyageÀ Chapeauroux, nous traversons l'Allier puis nous allons nous installer près de l'entrée du camping, au bord de la rivière, pour déjeuner. Des gamines du camping viennent nous voir et demandent à essayer le tricycle de Marie-Claire. Je leur explique la méthode qu'avaient utilisée les jeunes Irlandais que j'avais rencontrés au camping d'Oldenburg en Allemagne en revenant du Cap Nord. Il suffit de bien s'allonger pour atteindre les pédales. La position n'est pas très confortable, mais les enfants s'adaptent à tout pour atteindre leur objectif. En un rien de temps les filles ont compris comment faire et font des tours pendant qu'on prépare le déjeuner en les surveillant du coin de l’œil. Peu après, c'est un vrai troupeau que nous avons autour et Marie-Claire passe son temps à gérer les tours d'essai pendant que je râpe les carottes. Une toute petite a même fait un tour de tricycle sur les genoux de Marie-Claire. Finalement, ils nous ont laissé déjeuner pendant qu'un groupe de jeunes embarquait en canoë tout près de nous.

En début d'après-midi, nous repartons après avoir fait le plein d'eau au camping. Notre route quitte la vallée de l'Allier pour remonter celle du Chapeauroux qui est, elle aussi, très jolie. La rivière est plus sauvage car la pente est plus forte. La vallée très boisée est magnifique. Lors d'une pause, après Saint-Bonnet-de-Montauroux, surprise, nous marchons presque sur des fraises des bois. Il n'y en a pas beaucoup, mais elles sont délicieuses.

 


image d'un voyageUn peu après Laval-Atger, nous décidons de quitter la vallée du Chapeauroux pour rejoindre directement la retenue de Naussac sur l'Allier. La pente augmente nettement. Encore une fois, nous montons à plus de 1000 m d'altitude. Une heure plus tard, du point culminant, nous avons une belle vue sur la vallée de l'Allier et la retenue immense de Naussac qui assure une partie du soutien d'étiage du bassin de la Loire. A partir de là, nous fonçons dans la descente, puis nous longeons la retenue sur la gauche et passons sur le barrage de Naussac. On continue jusqu'à Naussac, puis on prend à gauche vers Langogne, la grande ville du coin.

Au centre-ville, on s'arrête près de la halle où se tient un marché gourmand. Comme la soirée est bien avancée, on décide de dîner là. On jette notre dévolu sur l'aligot, spécialité locale à base de pommes de terre et de fromage qui fait une pâte bien fluide. C'est très bon. Ensuite, nous allons faire un petit tour en ville. On en a vite fait le tour. Nous allons à la poste retirer de l'argent, puis on va se détendre au bar devant une bonne bière. Ici, impossible de se connecter à internet. Finalement, nous nous décidons à reprendre la route afin de trouver un coin pour la nuit. Nous rejoignons les bords de l'Allier que nous remontons, cap au Sud. Quelques kilomètres plus loin, nous trouvons un champ tranquille de l'autre côté de la rivière, près du confluent avec le ruisseau de Liauron, face au petit hameau de Lestèvenès, tout près de Celliers-du-Luc.

Nous avons parcouru 60 km aujourd'hui, avec un dénivelé positif de plus de 1000 m.

 

Vendredi 22 juillet 2011

Cellier-du-Luc (07) - Vialas (48)


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Ce matin, il y a quelques nuages, mais le temps s'annonce beau. Je monte sur la route faire quelques photos de notre campement. Juste au-dessus il y a une voie ferrée. Nous n'avons pas entendu un seul train depuis hier soir. Ce matin, un seul passera avant qu'on parte. L'Allier n'est ici qu'un petit ruisseau qui coule sur les cailloux. En tout cas à cette saison. Il faut dire que nous ne sommes qu'à quelques dizaines de kilomètres de sa source. Nous déjeunons et après avoir démonté les tentes et rangé le matériel, nous reprenons la route qui suit la vallée.

La route est belle et peu fréquentée. Elle circule en corniche en suivant la montagne, dominant la rivière. À l'entrée du village de Luc, nous nous arrêtons faire des emplettes à une fromagerie en bordure de route. Le fromage est plus cher que dans le Cantal où nous avons trouvé d'excellents spécimens locaux vendus dans les commerces des petits villages. Ceux-ci sont malgré tout très bons.

 


image d'un voyageÀ Labastide-Puylaurent, nous quittons la vallée de l'Allier qui tourne vers l'Ouest et la source, pour continuer notre route vers le Sud. À partir de là, ça monte un peu plus fort jusqu'au col du Thort, à 1120 m. Le paysage est davantage constitué de prairies et on a une belle vue sur les montagnes des deux côtés. A gauche, les monts du Vivarais, à moins de 1000 m et à droite, les monts Lozère, à plus de 1500 m.

À partir de là, la route descend jusqu'à Prévenchères. Comme le revêtement est de bonne qualité et que la circulation est quasi inexistante, on se régale dans la descente. Juste avant Prévenchères, nous rejoignons la vallée du Chassezac que nous suivons jusqu'à la retenue du barrage du Rachas, où nous faisons une petite pause photo. À partir de ce point, on remonte un peu sur le plateau. En haut, nous passons devant la cité fortifiée de La-Garde-Guérin que nous prenons en photo du bord de la route balayée par le vent. Ensuite nous entamons une belle et longue descente jusqu'à la vallée de l'Altier et la retenue du barrage de Villefort. Cette route en corniche est de toute beauté, avec beaucoup de virages qui agrémentent notre descente très rapide. On domine la vallée et le fond est tapissé de montagnes. La route suit les falaises rocheuses où l'univers minéral contraste avec la verdure environnante.

 


image d'un voyageNous nous arrêtons au belvédère de la Ranchine qui offre un très beau point de vue au-dessus du lac de Villefort. Il y a une table d'orientation qui permet de repérer les montagnes environnantes. Nous continuons la descente jusqu'au niveau du lac. Il est très tentaculaire, pénétrant dans les moindres recoins de ce relief tourmenté. Nous passons le pont sur l'Altier pour rejoindre le village de Villefort, au creux des montagnes. Après l'avoir traversé, nous faisons une pause casse-croûte bien méritée.

Lorsque nous repartons, il fait chaud et Marie-Claire réalise qu'elle a perdu sa casquette, sans doute emportée par le vent d'une descente. Elle se protège en roulant avec son pull sur la tête lorsque le soleil n'est pas caché par les nuages. Nous quittons la Lozère pour le Gard. La température, plus élevée que ce que nous avons connu à Allègre, nous conforte dans notre choix d'être descendus vers le Sud. Habitués à la chaleur, nous préférons ce climat plus agréable.

La route serpente à flanc de montagne jusqu'après Concoules, puis elle descend jusqu'en bas de Genolhac. Après avoir traversé le centre-ville, Marie-Claire réalise qu'elle aurait pu trouver une casquette dans un commerce local. Finalement, elle remonte à pied jusqu'à la superette pendant que j'attends près des tricycles. Elle revient avec un superbe chapeau en paille qui lui va à ravir. Un petit bricolage maison permet de rajouter un cordon de serrage pour éviter qu'il s'envole dans les descentes. Avant de repartir, nous donnons un coup de fil à Geneviève qui a proposé de nous rejoindre pour terminer la randonnée avec nous. Finalement, nous nous donnerons rendez-vous un peu avant Millau dans quelques jours.

Nous terminons la descente rapide jusqu'en bas de Genolhac, puis nous prenons à droite la route qui mène à Florac. Pour quitter la vallée, ça grimpe bien. Il n'est que 18h30, mais Marie-Claire a une fringale qui nous incite à dîner de bonne heure, ce que nous faisons en bord de route juste à la limite des départements du Gard et de la Lozère. Quelques voitures sont venues troubler notre tranquillité, mais c'est resté acceptable.

 


image d'un voyageNous reprenons ensuite la route qui serpente à flanc de montagne. C'est très joli, mais les endroits pour bivouaquer sont inexistants, la route étant coincée entre falaise et précipice. Finalement, juste en arrivant à Vialas, petit village accroché à la montagne et dominé par Le Prat-Bouissou qui culmine à 1316 m, nous trouvons un terrain en terrasses, surplombant la route, qui a servi de pâture aux ânes. On y monte les tricycles en les poussant à deux. Marie-Claire monte sa tente juste au-dessus de la route et moi, la mienne sous un châtaigner, une terrasse plus haut.

Nous avons parcouru 62 km aujourd'hui, avec un dénivelé positif de 741 m. En effet, nous sommes plus bas qu'hier et notre dénivelé négatif est supérieur à 1100 m.

 

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